« Pour 2027, il faut qu’une alternative de la gauche unie émerge afin de revenir sur les 64 ans ! »
Retrouvez ci-dessous mon passage, ce matin, dans l’émission « Bonjour chez vous ! » sur Public Sénat.
À cette occasion, j’ai notamment pu revenir sur la belle journée du 1er mai que nous avons connu hier. Avec une mobilisation 7 à 10 fois supérieure à celles précédentes, ce 1er mai a été une grande réussite pour l’intersyndicale qui montre bien que la mobilisation sociale contre la réforme des retraites est loin d’être fini. La permanence du rejet de la retraite à 64 ans est là. Personne ne veut tourner la page comme le président de la République et le Gouvernement le souhaite. Le Gouvernement est dans l’impasse, la seule solution pour sortir de la crise sociale, politique et démocratique qu’ils ont créée de toute pièce est simple : le retrait du texte.
D’une manière ou d’une autre, il y aura, à l’avenir, une remise en cause de cette réforme dont personne ne veut. Cela sera peut-être le cas via la procédure de RIP que nous avons impulsé avec la NUPES et sur laquelle le Conseil constitutionnel doit prochainement se prononcer. Cela sera le cas aussi avec le débat de la proposition de loi portant abrogation de l’article 7 de la réforme des retraites que les députés de LIOT ont inscrit dans leur niche parlementaire du 8 juin prochain. Enfin, cela sera évidemment le cas, en dernier recours, lors des élections législatives et présidentielles de 2027. Comme cela a été le cas par le passé, la grande période de mobilisation sociale que nous venons de vivre doit conduire la gauche, dans son ensemble, à revenir aux responsabilités.
J’ai profité aussi de cette interview pour condamner avec fermeté les violences qui ont été faites, hier, à l’encontre des forces de l’ordre. Nous devons avoir aucune tolérance contre les blacks-blocs, cette minorité violente qui dessert le mouvement social. Plus généralement, il faut que nous ayons un plus large débat au sujet des conditions du maintien de l’ordre en France afin que nous puissions être en capacité de lutter efficacement contre les casseurs et de mettre fin aux violences policières qui, sans être systématique, sont de plus en plus régulières, notamment en raison de l’utilisation de techniques de maintien de l’ordre contestables (pratique de la nasse, utilisation d’armements déraisonnablement dangereux…). Le maintien de l’ordre à la Française apparaît comme une anomalie vis-à-vis des méthodes utilisées par nos voisins européens, il nous faut faire table rase de tout cela et réfléchir à un nouvel imaginaire en la matière.
Au cours de cette interview, j’ai aussi questionné la logique des « 100 jours » d’apaisement du Gouvernement. En effet, pour cette période d’apaisement, Élisabeth Borne a fait le choix de mettre à l’ordre du jour des textes qui sèment la discorde : réforme du lycée professionnel, France Travail, conditionnalité du RSA à une période de travail obligatoire… voici quelques thématiques qui là encore vont conduire à réduire à peau de chagrin de nouveaux droits sociaux dans notre pays. Cette casse-sociale organisée par la macronie et qui risque de se faire main dans la main avec la droite et l’extrême droite. Le Gouvernement travaille seul et impose ses sujets, ce n’est pas ce que j’appelle faire du consensus…
Enfin, nous avons pu parler des débats qui traversent la NUPES concernant les futures élections européennes. J’ai regretté que Marine Tondelier refuse de nouveau toute liste commune de la gauche pour ces élections. Nous sommes désormais dépositaires d’un devoir commun d’unité qui nous oblige. Ne cédons pas aux postures de principe, cherchons à construire l’union autant que possible et aussi régulièrement que nous le pouvons. Je serais unitaire autant que nécessaire car, au-delà de l’élection à venir, c’est bien l’alternance pour 2027 que nous sommes en train de construire. Je ne veux pas d’un résultat en 2024 où le RN est en tête, suivi de Renaissance au dessus de 20% et un gros trou, puis EELV, le PS, le PCF et les Insoumis.
Plutôt que de songer d’ores et déjà à nous diviser, retrouvons nous ensemble et discutons du fond afin de construire le futur programme de la NUPES. Sur l’Europe comme sur le reste, ce travail de fond que nous devons nous mener doit permettre de faire perdurer l’union coûte que coûte. En 2024 comme en 2027, nous devons arriver unies et déterminées pour gagner ! Écrivons un programme qui fait consensus pour ensuite avancer sereinement et être en capacité de déterminer le ou la candidate de la gauche unie à la prochaine élection présidentielle.
Mettons-nous vite en ordre de bataille, allons de l’avant et accédons de nouveau au pouvoir pour changer concrètement la vie de nos concitoyens 💪