Ouest France : “Pour son tour de France du grand âge, ce député socialiste vient animer une soirée débat en Mayenne”
Nice, Montpellier, Orléans, Rennes, La Rochelle, Brest… Le député socialiste de l’Essone, Jérôme Guedj, a entamé à l’automne 2023, un Tour de France du grand âge. À l’invitation du député PS Guillaume Garot et du conseiller départemental de la Mayenne Antoine Caplan, il sera à Changé (Mayenne), jeudi 11 avril, pour une soirée débat ouverte à tous.
Pourquoi ce Tour de France du grand âge ?
Je l’ai entamé à l’automne dernier, conscient que l’on risquait de ne pas avoir de loi grand âge. C’était pourtant une promesse du président de la République en 2018, sans cesse repoussée. Avec le groupe socialiste, nous avons donc pris l’initiative de dessiner une loi grand âge idéale, en rencontrant toutes les parties prenantes, sur le terrain. Dans une démarche transpartisane, afin de créer un rapport de force citoyen.
La proposition de loi Bien vieillir, adoptée il y a deux semaines, est insuffisante ?
Elle comprend quelques mesurettes sympathiques, mais elle n’est pas à la hauteur des enjeux et de l’explosion démographique qui arrive. Dans les quinze ans, le nombre de personnes de plus de 85 ans va doubler. Ce n’est pas l’autorisation de venir avec son chien ou son chat dans les Ehpad qui permettra de répondre à l’insuffisance de personnel, par exemple.
Pour vous, il faut « changer de braquet ». C’est-à-dire ?
Face à ce bouleversement qui nous attend, tous les partis sont d’accord pour dire qu’il faut une mobilisation collective très forte. Même la Cour des comptes dit qu’il faut augmenter la dépense publique sur cette question. Emmanuel Macron avait évalué les besoins à 9 à 10 milliards d’euros à l’horizon 2030. Et, aujourd’hui, le gouvernement dit « on n’y va pas », parce qu’il n’y a pas l’argent.
Quelles seraient les grandes lignes de cette loi grand âge ?
Améliorer l’encadrement dans les Ehpad, avoir plus d’heures d’interventions des services à domicile, baisser le reste à charge des familles… Mais il ne faut pas se concentrer que sur les personnes âgées dépendantes : elles sont 1,3 million en France, mais il y a 5 millions de personnes de plus de 75 ans qui sont fragiles. Nous avons besoin d’une politique transversale, pas uniquement sanitaire et médico sociale, pour adapter la société au vieillissement.
Jeudi 11 avril 2024, à 18 h, soirée débat à la faculté de droit de Laval, 3, rue Georges-Charpak, à Changé (Mayenne). Entrée libre.