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Monsieur le Président de la République : protégez Paul Watson en exigeant du Japon qu’il renonce à sa procédure d’extradition

Depuis le 21 juillet dernier, le capitaine Paul Watson, illustre militant pour la protection des baleines et de la biodiversité marine, est détenu au Danemark et menacé d’une extradition vers le Japon.

Cette arrestation vient brutalement rappeler que les militants de la cause climatique et du vivant sont régulièrement mis en accusation : parce qu’ils se battent pour la préservation de la biodiversité marine et la survie de notre espèce, parce qu’ils sauvent des milliers de baleines d’une chasse déclarée illégale depuis 1986 par un moratoire international dont le Japon est lui-même signataire.

Pour les arrêter, tous les moyens sont bons, y compris ceux d’Interpol. On traite alors un défenseur de la biodiversité comme on traite un individu suspecté d’homicide ou de viol.

Pourtant, depuis des décennies, Paul Watson arpente les océans du monde entier pour protéger les baleines, empêcher leur disparition et préserver cet équilibre naturel si fragile. « Les océans sont au cœur de l’équilibre climatique de la planète, ils nous relient tous, et leur préservation est essentielle pour le futur de l’humanité » écrivait la climatologue Valérie Masson-Delmotte.

Ce sont bien les pratiques de pêche à la baleine du Japon, aujourd’hui illégales, qui doivent être condamnées sur la base du droit international, et non le combat mené par Paul Watson.

D’ailleurs, en agissant comme un lanceur d’alerte, il devrait bénéficier du statut et de la protection qui en découle. La directive du Parlement et du Conseil européen du 23 octobre 2019 protège les personnes travaillant pour une organisation publique ou privée signalant des violations du droit de l’Union portant atteinte à l’intérêt public. Le Danemark, comme premier pays ayant transposé cette directive, s’honorerait à empêcher l’extradition de Paul Watson.

Dans le cas contraire, cet homme risque un procès inéquitable et des conditions de détention déplorables, comme l’a plusieurs fois dénoncé Human Right Watch à propos du Japon.

Monsieur le Président de la République, votre intervention auprès des autorités danoises était nécessaire mais doit être accentuée. Notre pays ne peut rester insensible au combat et à la résistance menée par Paul Watson.

Nous, parlementaires socialistes, vous appelons à exprimer, au nom de la France, une position ferme et claire : l’abandon de la procédure d’extradition de Paul Watson et sa libération.


La liste des signataires :

Océane Godard, députée de la Côte-d’Or, Boris Vallaud, Président du Groupe Socialiste à l’Assemblée nationale et député des Landes, Olivier Faure, Premier Secrétaire du Parti Socialiste et député de Seine-et-Marne, Jérôme Guedj, députée de l’Essonne, ainsi que 54 autres députés du Groupe Socialiste à l’Assemblée nationale, 29 sénateurs du Groupe Socialiste au Sénat, et 8 députés au Parlement européen.