Soutien au projet de déconjugalisation de l’AAH
Hier, en commission des affaires sociales, j’ai évidemment soutenu la proposition d’un amendement commun pour enfin déconjugaliser l’Allocation Adultes Handicapé, dites AAH. Cette évolution législative est un grand succès pour notre famille politique et le fruit d’un rapport de force direct avec le Gouvernement.
En effet, pendant plus de 5 ans, les députés de toute la gauche réunie, rejoints par des députés de droite et de La République En Marche ont défendu corps et âme la déconjugalisation de l’AAH. Malgré le consensus général qui régnait alors sur nos bancs, le Gouvernement s’est alors farouchement opposé à toute mise en place d’une déconjugalisation de l’AAH.
Opportunément, pendant la campagne présidentielle, E. Macron a annoncé une ouverture sur le sujet. Finalement, au cours de son discours de politique général, Elisabeth Borne a annoncé que le gouvernement souhaitait mettre en place la déconjugalisation de l’AAH. Pourtant, le lendemain, la mesure ne figurait toujours pas dans le projet de loi pouvoir d’achat présenté en Conseil des ministres. Ce n’est que sous la pression de la proposition de loi “pouvoir d’achat” portée par l’ensemble des députés de la NUPES, dans laquelle le projet de déconjugalisation était ici bien proposé, que le gouvernement a finalement été contraint de réintroduire ce point dans son projet de loi.
En réalité, il y a fort à parier que si le Gouvernement avait disposé d’une majorité absolue, la déconjugalisation aurait encore attendu. Ce n’est que grâce au rapport de forces mis en place depuis des années par les forces de gauche et travail parlementaire sérieux qui a été réalisé lors de la précédente mandature par l’ensemble des oppositions qu’une telle avancée sociale a pu advenir.
Il nous faut être vigilant sur la mise en œuvre de cette mesure et lucide sur sa portée : s’il est vrai que cette victoire améliore le texte pouvoir d’achat du Gouvernement, il n’en masque pas moins les très nombreuses faiblesses avec le recours à des chèques et des primes plutôt qu’à des hausses de salaires, ce qui fragilise encore un peu plus notre modèle social ou encore des revalorisations de pensions de retraite et de prestations sociales (+4%) qui sont inférieures à l’inflation et qui entérinent donc une perte de pouvoir d’achat pour nos concitoyens.