Une loi sur la fin de vie : oui mais pas n’importe comment
Alors que l’examen du projet de loi sur la fin de vie débute le 27 mai à l’Assemblée nationale, Jérôme Guedj organisait le 22 mai un atelier législatif sur le sujet à Palaiseau. Comme il le fait régulièrement, il souhaitait échanger avec les habitants de la circonscription avant de faire la loi.
Pour ouvrir le débat, Jérôme Guedj a rappelé qu’il avait été élu sur un programme qui promettait de légiférer sur la fin de vie et aussi de corriger les insuffisances de la loi actuelle. Même s’il est favorable à une législation sur l’aide à mourir, il conserve des questionnement sur les modalités et les critères de ce droit.
Des acteurs de sensibilités différentes ont ensuite pu apporter leurs éclairages.
Françoise Ellien, psychologue-clinicienne et directrice de l’association SPES (équipe mobile de soins palliatifs en Essonne), a ainsi souhaité souligner le fait qu’il s’agit de la première fois en France où on peut avoir un débat sur la fin de vie qui ne soit pas provoqué par une affaire médiatique. Elle s’est également félicitée de deux victoires :
- La création de maisons d’accompagnement : un bon entre deux entre le domicile et l’hôpital.
- Le soutien aux aidants (en rappelant qu’il existait près d’un millions de jeunes aidants).
Elle est également revenue sur la nécessité absolue de développer une culture palliative en France.
Le Dr. Anne Vivien, vice-présidente de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), a ensuite pu prendre la parole.
Elle a rappelé qu’il s’agissait de la première fois que l’on rouvrait le sujet de l’aide à mourir depuis la loi Kouchner de 2002, qui avait donné pour la première fois des droits aux malades.
Elle a rappelé les conditions d’accès telles que définies à l’article 6 du projet de loi. Sont éligibles les personnes :
– d’au moins 18 ans
– de nationalité français ou résidant de façon stable et régulière en France
– capables de manifester leur volonté de façon libre et éclairée
– atteintes d’une affection grave et incurable en phase terminale ou avancée
– présentant une souffrance physique, et potentiellement psychologique, réfractaire ou insupportable liée à cette infection.
Après plus d’une heure d’échanges, la parole a ensuite été donnée à la salle afin que les participants puissent poser leurs questions, donner leur avis, ou partager leurs expériences.
Des débats très intéressants ont ainsi permis d’aborder de nombreux sujets : la création par la commission spéciale d’un délit d’entrave, la possibilité d’ouvrir le champ de la loi pour inclure les cas accidentels, la nécessité d’informer les patients à propos des directives anticipées lors des rendez-vous médicaux des âges clés, les différences avec le système belge ou suisse, ou encore la décision d’ouvrir ou non la possibilité d’administrer la substance létale pour les proches volontaires.
Ces avis partagés et ces échanges auront ainsi permis à chacune et chacun d’en apprendre plus sur la loi en cours. Un questionnaire distribué à chaque participant a également permis de recueillir les avis du public sur les différents sujets abordés. Tous ces éléments permettront d’éclairer Jérôme Guedj à l’aune des débats en séance à l’Assemblée nationale, qui débuteront ce lundi 27 mai pour une durée de deux semaines.